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L'occultisme ne s'épanouit vraiment que lorsqu'il est soumis au Divin. La Mère

ARCANA ... EVESTRUM



ARCANA...

Dans son traité des Archidoxes de Theophraste, Paracelse précise que:

 "n'est un arcane que ce qui est incorporel et immortel, possédant une vie éternelle et ne pouvant être appré­hendé par l'entendement humain. Ainsi se présentent les arcanes qui, contrairement à nous, sont incorporels. Leur nature surpasse grandement la nôtre, comme le blanc est totalement différent du noir. Ils peuvent nous transformer, nous rénover, nous restaurer, comme l'arcane de Dieu après son Jugement. Et bien que l'éternité ne soit pas dans nos arcanes et qu'eux-mêmes ne soient pas comme une symphonie céleste, nous devons cepen­dant les compter comme tels parce qu'ils conservent notre corps et font merveilleusement sentir leurs effets en nous, au-delà de ce que la raison pourrait en dire. Dans la médecine, le mot « arcane » doit être compté par rapport à nos corps, et il faut de même compter les arcanes de Dieu par rapport à nos arcanes. Nous ne craignons pas d'écrire qu'un arcane est plus grand et plus puissant que nous et qu'il a le pouvoir de prolonger notre vie. Ce que font tous les arcanes."

(...)

 "L'arcane, c'est toutes les vertus des choses avec un rétablissement mille fois plus grand. Et c'est toujours sans crainte que nous pouvons dire que l'arcane de l'homme conserve pour l'éternité tout son mérite et toute sa vertu, ainsi que nous l'écrivons dans un autre livre des Archidoxes. C'est pourquoi l'arcane doit être entendu de deux façons : l'une perpétuelle, l'autre quasi perpétuelle. Et ce qui est quasi perpétuel, nous l'entendons comme ce qui est perpé­tuel, suivant notre estimation et sa prédestination."

(...)

"Ce qui se trouve dans nos arcanes, nous le comparons à Jésus-Christ en qui nous ne croirions pas si, lorsqu'il était en croix, le soleil et la lune ne l'avaient pris en pitié en perdant leur lumière, si le sol n'avait été secoué comme par un tremblement de terre et si des signes n'étaient apparus à sa naissance. Mais ce qui a été vu et su nous donne clairement à entendre que c'est lui qui est Dieu et qu'il a pris notre nature humaine.
Nous pouvons en dire autant des arcanes qui nous contrai­gnent à croire en eux, afin que nous ne nous en détournions pas jusqu'à notre mort ".


...EVESTRUM

Dans son Deuxième Livre de La Philosophie aux Athéniens, Paracelse précise la notion d'evestrum

"L'evestrum, c'est comme une ombre sur un mur. L'ombre vient et croît avec le corps et reste avec lui jusque dans sa Matière Ultime. L'evestrum prend son origine en même temps que la première naissance de toute chose.
Car les choses, avec ou sans âme, sensibles ou insensibles, sont accompagnées d'un evestrum, ainsi que tout ce qui donne une ombre."

(...)

"Ceux qui sont au commencement ont en eux un principe impermanent [qui meurt] et un principe éternel qui survit. Le second doit aiguiser l'intelligence du premier. L'evestrum mortel connaît l'evestrum éternel ; la connaissance est une mère du prophète."

 (...)

"L'evestrum est présent dans les quatre mondes, autant que l'éternel du firmament. Car le firmament est quadruple, eu égard aux quatre mondes ; et il est partagé en quatre essences parfaites. Chaque monde est parfait dans sa création, laquelle se présente ainsi : une sur la terre, une dans l'eau, une dans l'air, une dans le feu.
 (...)
"Parce qu'un evestrum obumbratus naît et grandit avec les créa­tures, il est possible de prédire le déroulement de l'existence de chacune d'elles. Lorsqu'un enfant naît, evestrum naît avec lui et toujours façonne en lui ce qu'il est et sera jusqu'à son dernier jour. Par cela, on peut voir ce qu'il fera. Et si quelqu'un meurt, la mort n'arrive pas sans que l'evestrum donne des signes annon­ciateurs, soit en frappant, soit en tombant, soit à l'aide d'un signe correspondant à son métier. On peut donc remarquer que l'evestrum est un prodrome de la mort. C'est sa fonction.
L'evestrum est aussi uni à ce qui est l'éternel car, après la mort de l'homme, il reste sur la terre et indique si l'homme est dans l'allégresse ou dans les tourments avec sa [nouvelle] nais­sance. Il ne faut pas parler comme les naïfs et dire que ce sont des esprits ou des âmes, ou que ce sont des morts qui errent. C'est l'evestrum de l'homme et il ne cède pas jusque dans la dernière bergerie' où toutes choses seront réunies. L'evestrum donne des signes ; mais seuls les saints, par leur evestrum, oeuvrent et donnent à comprendre des signes extraordinaires. Comme le soleil qui par sa lumière manifeste sa chaleur, sa nature et son essence. Ainsi sont en nous les evestra praesagientia et les evestra prophetica et il faut les croire. Ils gouvernent le sommeil et les rêves en préparant et formant les choses à venir et en indiquant leur nature, leur sens, leur essence, leurs désirs et leurs pensées.—"
 (...)
"Le Très-Haut possède un evestrum mysteriale en qui l'on peut voir son essence et ses attributs. Par l'evestrum mysteriale, on peut connaître tout ce qui est bien et lumineux. Mais à l'opposé, ce qui est damné possède aussi un evestrum dans le monde ; en lui on peut connaître le mal et tout ce qui brise l'ordre de la nature. Et quoique les deux soient evestrit (sic) ils ne rencontrent pas notre vie. C'est seulement par notre evestrum que nous nous connaîtrons."

 (...)
"Les evestrum sont présents dans les quatre mondes. L'un donne à l'autre un présage, un exemple, un pro­dige et par eux sont trouvées la dissolution et la régénération de la façon la plus merveilleuse. Et nous n'excluons pas que l'evestrum soit le principe éternel que le corps abandonne, le gardien de la foi et un effet de ce qui est céleste. Car nous sommes seulement poussés à compter la félicité, la béatitude, le souverain bien, le Jugement Dernier* et à approfondir et apprendre toujours plus la différence entre les deux, à savoir : le juste et le faux qu'il ne faut pas retenir naturellement mais spirituellement."
 * Allusion au corps glorieux que doit revêtir l'humanité après le Juge­ment dernier. Il ne faut pas interpréter ce mot dans un sens moral comme c'est souvent le cas dans la religion.


PHILOSOPHIE AUX ATHÉNIENS
THÉOPHRASTE BOMBAST DE HOHENHEIM
dit Paracelse
SOUABE ARPINATE, ALLEMAND, ERMITE

  
Les sept livres de l'Archidoxe magique

L'Alchimie, le Tao et le Tantra

Apport de l'alchimie dans le Taoïsme et le Tantrisme


Le Taoïsme utilisait des techniques alchimiques constituant l'alchimie chinoise qui est devenue une discipline à part entière et autonome utilisant les principes cosmologiques sur la base des enseignements des textes traditionnels, les mythes en rapport avec l'élixir de l'immortalité et les Sages Immortels, les techniques poursuivant tout à la fois le prolongement de la vie, l’extase et la spontanéité spirituelle (cf. les taoïstes et alchimistes tels que Luan Tai, Wei Po-yang, Ko-Hung, Lii teu, le Lie- sien Tchouan de Lieou Hiang). Lao-Tseu avait eut lui même pour maître Jong Tch'eng Kong qui a fait une synthèse entre méthodes alchimiques, techniques yogico-tantriques, le Taoïsme et le bouddhisme Zen.

Dans l’alchimie indienne, le yoga et ses techniques ont dans l'Inde fait l'objet de recherches parallèles et de complémentarité, notamment dans le système des tantra pour parvenir à des buts aussi variés que la libération spirituelle, l'amélioration de la santé, la régénération physique,le prolongement de la vie l'acquisition de pouvoir surnaturelle , siddhis, l'immortalité corporelle. Les plus grands siddhas tantriques accomplis sont aussi des alchimistes réputés,tels que Capari, Kamari, Vyali. Nagarjuna est lui-même l'auteur d'un traité alchimique, le Mahpaprajnaparamitaçâstra ayant eut une grande influence dans l'alchimie chinoise et aussi arabe. D'autres traités tels que le Rasaratnâkara et le Rasaratnasamuccaya sont aussi de Nagarjuna. Le système des Tantra contien d'importants traités d’alchimie: le Kâkacandeçvarimata Tantra, le Rudrayamâlâ Tantra, le Kubjika Tantra, le Rasendracintâmani, le Suvarna Tantra, le Rasârnava Tantra. Cette connaissance alchimique va avoir ensuite des répercussions sur la médecine indienne (ayurveda) avec Vrinda et Cakrapâni, améliorant ainsi le pouvoir de la médecine ayurvédique.

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Les enfants aux yeux de soleil


Je les ai vus passer le crépuscule d’un âge
Les enfants aux yeux de soleil d’une aube merveilleuse…
Puissants briseurs des barrières du monde…
Architectes de l’Immortalité…
Corps resplendissants de la lumière de l’Esprit
Porteurs du mot magique, du feu mystique
Porteurs de la coupe dionysiaque de la joie.
Sri Aurobindo, Savitri

Invocation à Agni


Puissent les peuples des cinq Naissances accepter mon sacrifice, ceux qui sont nés de la Lumière et dignes d'adoration; puisse la Terre nous protéger du mal terrestre et la Région intermédiaire des calamités provenant des dieux.
Suivez le fil brillant filé à travers le monde intermédiaire, protégez les sentiers lumineux construits par la pensée; tissez une œuvre inviolée, devenez l'être humain, créez la race divine...
Vous qui êtes des voyants de la vérité, aiguisez les lances étincelantes avec lesquelles vous fraierez le chemin à ce qui est Immortel; vous qui connaissez les plans secrets, taillez-les, les marches par lesquelles les dieux sont parvenus à l'immortalité.

Agni et les Dévas (Rig-Veda, X, 53,4,6 et 10).



 "Le Suprême a envoyé la force d'Agni dans le monde et l'y a établie demeurant cachée au coeur des objets et des êtres vivants.; Agni règle tous les mouvements de l'uni­vers. "

"Agni est ce pouvoir d'action qui supporte et accomplit tout."

"Enveloppé par l'ignorance, Agni est la connaissance révélée du Divin."

"Agni est la force première et suprême du Divin en nous. Allumons cette brûlante flamme de pouvoir et de connaissance, dans l'or de la connaissance qui révèle, dans le pouvoir qui consume et purifie toute chose (...)"

"N'oubliez pas que tout est en nous-même ; Agni est dans l'homme, l'autel, l'offrande et celui qui offre sont aussi dans l'homme, et en lui, aussi, est le prophète, la Parole et la divinité ; le chant védique qui monte vers le Brahman, les démons et les titans anti-divins sont aussi à l'inté­rieur de lui, à l'intérieur sont Vrtra et le destructeur de Vrtra ; Vagistha, Visvâmitra, Angiras, Atri, Bhrgu, Atharva, Sudâs, Trasadasyu, servants, les cinq types de chercheurs aryens de Brahman, sont aussi en nous."

Sri Aurobindo, Agni et l'énergie Divine

Le chemin de l'Immortalité

L'Oupanishad nous enseigne comment percevoir le Brahman dans l'univers et dans notre propre existence.

Il nous faut percevoir le Brahman comme englobant à la fois le Stable et le Mouvant. Nous devons le voir en l'Esprit éternel et immuable, et dans toutes les manifestations changeantes de l'univers et de la relativité.

Il nous faut percevoir toutes choses dans l'Espace et le Temps, ce qui est éloigné comme ce qui est proche, le Passé immémorial, le Présent immédiat, l'Avenir infini, avec tout ce qu'ils contiennent et chaque événement, comme l'unique Brahman.

Il nous faut percevoir le Brahman comme ce qui dépasse, contient et soutient toutes choses individuelles autant que l'univers entier, transcendant le Temps, l'Espace et la Causalité. Il nous faut également Le percevoir comme étant ce qui vit dans l'univers et le possède avec tout ce qu'il contient.

Tel est le Brahman transcendantal, universel et individuel, le Seigneur, l'Esprit en quoi tout est et qui est en toute chose, objet de toute connaissance. Sa réalisation est la condition nécessaire pour atteindre à la perfection, et elle est le chemin de l'Immortalité.
 
 Sri Aurobindo, Lettres sur le Yoga

Le principe d'Immortalité védique



Le principe d'Immortalité dans la cosmogonie védique



Dans le Véda l'univers est hiérarchisé en mondes, dont les trois inférieurs sont: "la Terre Bhur, l'espace intermédiaire Antariksha , et le Ciel Dyau. Le quatrième est un ciel  plus élevé appelé Brihad Dyau ( Bhrad Dyau) ou Brihat, le Vaste, ou encore Ritam Brihat (Rtam Brhat), Ritam Satyam Brihat, qui est le monde de la Vastitude et de la Vérité. Dans les Upanishads ces mondes sont aussi décrits et le quatrième se nomment Mahas, le Grand. Le Véda fait aussi mention de trois mondes suprêmes se trouvant aussi dans le texte des Puranas sous les noms Jana, Tapas et Satya.

Donc les sept mondes sont dans le Véda: Bhur, Antariksha, Brihat Dyau , Mahas, Jana, Tapas, Satya.

Une théorie des sept principes fondamentaux de l'univers et de l'être psychique de l'homme se retrouve chez le mystiques allemand Jacob Boehme. 


Sri Aurobindo dans "Le Secret du Veda" nous précise que :

"Les Rishis parlent de trois divisions cosmiques, la Terre, l'Antariksha ou région médiane et le Ciel, Dyau; mais il existe aussi un Ciel plus vaste, Brihad Dyau, appelé encore le Large Monde, le Vaste, Brihat, et repré­senté quelquefois comme la Grande Eau, Maho Arnah. Ce Brihat est aussi appelé Ritam Brihat, ou se retrouve dans la formule ternaire Satyam Ritam Brihat. Et, puisque les trois mondes cor­respondent aux Vyahritis, ce quatrième monde du Vaste et de la Vérité semble correspondre au quatrième Vyahriti, mentionné dans les Upanishads, Mahas. Dans la conception puranique, à ces quatre mondes s'en ajoutent trois autres, Jana, Tapas et Satya, les trois mondes suprêmes de la cosmologie hindoue. Dans le Véda aussi existent trois mondes suprêmes, dont les noms ne sont pas donnés. Mais dans le système védantique et puranique, les sept mondes correspondent aux sept principes psychologiques ou modes d'existence, Sat, Cit, Aranda, Vijnana, Manas, Prana et Anna. Or Vijnana, principe central, principe de Mahas, le grand monde, est la Vérité des choses, identique au védique Ritam, qui est le principe de Brihat, le Vaste; et de même que dans le système puranique Mahas mène au-dessus à Jana, le monde de l'Ananda, de la Béatitude divine, de même dans le Véda Ritam, la Vérité, débouche plus haut sur Mayas, la Béatitude. Nous pouvons donc raisonnablement en déduire que les deux sys­tèmes sont identiques et que tous les deux reposent sur un même concept, celui des sept principes de la conscience subjective se formulant dans les sept mondes objectifs." 


"(...) l'idée centrale des Rishis védiques était la transition de l'âme humaine d'un état de mort à un état d'immortalité, en remplaçant la Fausseté par la Vérité, l'être divisé et limité par ce qui est intégral et infini. La Mort est l'état périssable de la Matière, où s'involuent Mental et Vie; l'Immortalité est un état d'être, de conscience et de béatitude infinis. Transcendant les deux firmaments, rodasî le Ciel et la Terre, le mental et le corps, l'homme s'élève vers un infini de vérité, Mahas, et donc vers la Béatitude divine. Tel est « le grand passage » découvert par les Ancêtres, les anciens Rishis."

Dans le système védantique et pouranique, les sept mondes correspondent à sept principes psychologiques ou formes d'existence". Ces sept principes sont Sat, l'Existence, Cit la Conscience, Ananda, la Félicité, Vijnana, la connaissance, Manas, la fonction mentale, Prâna, le Souffle vital, Anna, la nourriture.

 La liqueur de Soma est le délice secret de l'existence présent derrières toutes les sensation mentales elles-mêmes. En se libérant par le sacrifice intérieur de toutes les limitations de l'existence dans la matière, on retrouve à l'état pur cette Félicité qui est en même temps l'Immortalité. Mais le sacrifice exige une force, une volonté, une fermeté de dessein, que symbolise Agni, la divinité du feu dans le Véda, président aussi au sacrifice concret du rituel. Tapas la  force , la concentration de l'énergie nécessaire à l'ascèse et que développe l'ascèse pour mener à bien le travail de transformation intérieure". 

Par ailleurs cette aspiration à l'immortalité se retrouve dans de nombreux textes sacrés de l'Inde. Le principe d'Immortalité, inhérent à la Conscience est Amrita (a- privatif et mrita mort) et est invoqué dans le mantra: 


"Asatama Sat Gamaya

Tamasoma Jyotir Gamaya

Mrityorma Amritam Gamaya"

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